Daniel Notkin
Passé le capharnaüm du boulevard René-Lévesque un jour de semaine, une petite rue nous amène face à un délicat bloc de béton et de verre : bienvenue chez Notkins. Des femmes et des hommes d’affaires finissent leurs assiettes avant de remonter dans leurs tours. Ils ne laissent devant eux que coquilles et exosquelettes en tous genres. Normal, nous sommes ici au paradis des produits de la mer. Le restaurant, ouvert il y a deux ans et demi, s’ajoute à la nébuleuse d’activités de Daniel Notkin : festival, importation, compétition, tout tourne pour lui autour de l’huître, joyau de la mer. En s’asseyant au comptoir pour l’entrevue, il pose deux choses devant lui : son téléphone d’homme occupé et son couteau à huître préféré, affûté à la perfection.
Félicitations pour ton titre de champion du Canada d’ouverture d’huîtres!
Ça s’est passé comment?
D’où vient ta passion pour les produits de la mer?
Comment se passe l’importation d’huîtres depuis Montréal?
C’est quoi la note minimum?
En tant que champion, tu peux partager avec nous tes secrets pour ouvrir des huîtres?
Chaque variété d’huîtres est différente?
La mer va avoir une énorme influence alors?
On peut comprendre alors ton implication pour protéger la mer, notamment en versant les bénéfices de l’Oysterfest que tu organises à des associations de protection.
Cinq à sept ans? Wow! J’aurais dit bien moins! L’appréciation change, non? C’est la même chose avec une huître, qui prend de trois à cinq ans. C’est ça aussi qu’on doit avoir en tête quand on mange. Ça prend du temps.
L’entrevue s’achève quand des clients arrivent, à quelques secondes de la fin du service. Daniel passe de l’autre côté du comptoir et dégaine son couteau, celui du record Guinness, celui qu’il transporte autour du monde pour goûter à toutes les huîtres qui croisent son chemin. Pas de chrono et de risque de pénalité pour aujourd’hui, seulement des clients à régaler.
Texte
Sylvain Martet
Photos
Valeria Bismar